Le Tour de Savoie de Mont-Blanc, où professionnels et amateurs se côtoient, révèle chaque année de futurs champions. Le cru 2017 n’a pas échappé à la règle. Les trois premiers du classement général ont un point commun : ils sont âgés de 20 ans. Présentation de ces trois futurs cracks du peloton international.
BERNAL, LE PHENOMENE VENU DE COLOMBIE

Egan Bernal a écrasé le Tour de Savoie Mont-Blanc 2017. Tout avait mal débuté pour lui le premier jour, entre la Léchère et Aussois. Il n’avait pu prendre place dans l’échappée partie dans la descente du col de l’Iseran. « Mais j’ai récupéré suffisamment de temps dans les derniers kilomètres pour être encore dans le coup au général », assurait-t-il à l’arrivée, confiant malgré l’abandon de trois coéquipiers ce jour-là. Le Colombien a eu le nez creux. Le lendemain, il s’envole dans le Mont-Saxonnex et s’impose en solitaire à Cluses. Hyperactif dans l’étape entre Magland et Saint-Michel-de-Maurienne, il a écrasé le contre-la-montre disputé l’après-midi entre Saint-Martin-d-Arc et Valmeinier. « Tout reprendre sur le chrono, c’est plus que je ne l’espérais », assure alors le coureur qui pointait au départ à 2’29 » du maillot jaune Stéphan Rabitsch (Team Felbermayr-Simplon Wels). La dernière étape, autour de Moutiers, a confirmé que Bernal était déjà un patron. Sans l’aide d’un équipier, il a maîtrisé ses adversaires. Le retrouver à un tel niveau n’a rien de surprenant. Il était le grand favori de l’épreuve. Le garçon, bien qu’âgé de 20 ans, a déjà des références chez les pros -meilleur grimpeur et 16e de Tirreno-Adriatrico en WorldTour. « Je suis très heureux de gagner ici, sur des routes empruntées par le Tour de France », apprécie-t-il.
Professionnel dès son arrivée chez les Espoirs, en 2016, Egan Bernal affole les plus grandes formations du monde. Son contrat, qui court jusqu’à 2019 avec Androni, va être racheté par une équipe du WorldTour. Aux dernières nouvelles, un accord existerait déjà avec le Team Sky.
LAMBRECHT, L’ULTRA-REGULIER
Il pensait venir au Tour de Savoie Mont-Blanc dans le rôle d’un chasseur d’étape, oubliant toute ambition au classement général… 2e à Aussois et à Moûtiers, 3e à la Valmeinier et 8e à Cluses, Bjorg Lambrecht s’est offert la 2e place du classement général. « Ma saison est fantastique pour le moment », apprécie-t-il. Le Belge est un garçon ultra-régulier. Arrivé comme Bernal l’an dernier chez les Espoirs, il s’est offert depuis janvier 2016 : la Ronde de l’Isard, la Course de la Paix, Liège-Bastogne-Liège Espoirs… Excellent grimpeur, le Flamand est aussi doté d’une belle pointe de vitesse ce qui en fait un très bon puncheur. En 2016, il a terminé, au sprint au sommet de la côte de Cadoudal en Bretagne, à la 2e place du Championnat d’Europe… S’il est pressé sur le vélo, le coureur au physique d’adolescent veut prendre son temps. Il ne s’imagine pas professionnel au 1er janvier 2018. Ce qui ne devrait pas empêcher le coureur de la formation Lotto-Soudal U23 de parapher très rapidement un contrat avec l’équipe belge, version WorldTour cette fois-ci.

VANHOUCKE, L’HOMME PRESSE

La Lotto-Soudal U23 tient au moins deux pépites dans ses rangs. Difficile de ne pas associer Bjorg Lambrecht et Harm Vanhoucke. Cela s’est confirmé sur ce Tour de Savoie Mont-Blanc, notamment le dernier jour où les deux compères étaient présents dans le groupe qui s’est joué la victoire. 4e du général le matin, le Flamand a pu prendre place sur le podium final. Vanhoucke aime le TSMB. Alors Espoir première année, il s’est révélé l’an dernier en s’imposant lors de l’étape de la Féclaz. Depuis ce sacre, son palmarès s’est enrichit d’un Tour de Lombardie Amateur, de la Flèche Ardennaise et du Tour de Navarre. « Cette année, je n’ai pas gagné en Savoie mais je suis satisfait de ma place au général », apprécie celui qui est aussi à l’aise dans les longs cols que dans les bosses courtes. Son potentiel peut lui permettre de rejoindre le WorldTour dès 2018. C’est son souhait. « Je verrai comment se déroulera la suite de la saison. Mais je pense que la prochaine étape est de passer au-de ssus dès l’an prochain. Je pense que c’est le bon choix à faire », dit-il.