Romain Hardy a été l’un des meilleurs pros français en début de saison. Le Normand, âgé de 28 ans, sera à suivre de près le Tour de Savoie Mont-Blanc. Le puncheur de Fortuneo Vital-Concept a répondu à nos questions.

TSMB  : Avec quelles ambitions viens-tu sur le Tour de Savoie Mont-Blanc ?
Romain Hardy  : Je viens ici en préparation. J’ai coupé plus longtemps que prévu en raison de problèmes personnels. Je viens d’enchaîner quinze bons jours. Je suis dans les Alpes depuis huit jours. J’étais avec l’équipe puis avec Laurent Pichon, et désormais avec Franck Bonnamour qui participe également au Tour de Savoie Mont-Blanc. Je prépare pour le Tour de France. J’attends de connaître la sélection. Pendant le TSMB, je veux faire des efforts. Depuis que je suis pro, j’ai toujours participé à la Route du Sud. J’ai privilégié le Savoie cette année car j’ai vu que les profils des étapes étaient difficiles. Il y a beaucoup de dénivelé. Cette course rentre dans un bloc de travail.

Mais tu ne serais pas contre un résultat…
Bien sûr  ! J’espère retrouver toutes mes sensations. Il y a encore du boulot à faire avant juillet mais les jambes ne sont pas mauvaises. J’espère bien faire  ! C’est clairement une belle course, avec un beau parcours. Je connais les ¾ des étapes. Sur une Classe 2, quand une continentale pro gagne, tout le monde dit que c’est normal. Et si tu ne gagnes pas, on va te dire que ce n’est pas normal… Je n’ai plus couru en classe 2 depuis cinq ans, j’ai un peu oublié la manière dont ça court. Mais on m’a dit que ça continuait d’attaquer un peu dans tous les sens. Tout sera bon à prendre… Chaque victoire fait plaisir. On rêve tous de gagner le Mondial et une étape du Tour de France mais on a tous envie de lever les bras… Cet hiver j’ai gagné un petit cyclo-cross en Bretagne, le niveau n’était pas relevé mais j’étais content de gagner.

Quel rapport as-tu avec la haute-montagne  ?
J’ai démontré l’an passé à la Vuelta que je passais bien les cols, je me suis surpris. J’ai fini à plusieurs reprises dans le Top 15 même si c’était plus des miradors que des très longs cols. L’Iseran est très long mais il est loin de l’arrivée. Sinon, nous avons sur ce Tour de Savoie Mont-Blanc beaucoup de cols de dix kilomètres environ…  Et j’arrive à les passer. Je ne suis pas à 100 %, je ferai avec mes moyens.

Vous venez avec une équipe solide…
Chacun aura sa chance. Nous avons une belle équipe. Mais une chose est sure, on n’assumera pas le poids de la course  ! On ne va pas courir à la WorldTour, à chercher à contrôler… Chacun pourra essayer d’aller dans les échappées.

Quel regard portes-tu sur ta saison  ?
Je suis très content. C’est largement mieux qu’espéré. J’avais bien fini 2016 avec une excellente Vuelta mais je ne pensais pas si bien commencer 2017. J’ai tourné autour de la victoire jusqu’à Paris-Nice. J’ai pris du plaisir sur le WorldTour. Je fais 15e de Paris-Nice, 5e d’une étape et je porte pendant cinq jours le maillot des grimpeurs. C’est satisfaisant tout comme ma 2e place en Italie, à Laigueglia. Le seul hic c’est que je pensais avoir franchi la ligne en vainqueur ce jour-là… J’ai levé un bras en passant la ligne (sourires). Je suis en tout cas satisfait de ma première partie de saison ! J’ai repris la liberté que j’avais avant de rejoindre Cofidis, en 2014. Attention, je ne renie pas Cofidis. J’y ai passé quatre très belles années, j’ai progressé. Mais je suis revenu chez Fortuneo-Vital Concept pour avoir plus de libertés.