Le Tour de Savoie Mont-Blanc fête ses 20 ans en 2019. L’occasion de revenir sur des moments qui ont marqué l’histoire de notre épreuve. Nouveau rendez-vous avec Enric Mas, lauréat de l’édition 2016.

Jamais autant de coureurs talentueux n’ont figuré dans le Top 20 final du Tour de Savoie Mont-Blanc qu’en 2016. Les six premiers coureurs appartenaient alors à la catégorie Espoirs. Et depuis tous se sont (déjà) distingués chez les professionnels.

Cette année-là, Enric Mas (Klein Constantia) s’est imposé devant Tao Geoghegan Hart, Ben O’Connnor, Léo Vincent, Jhonatan Narvaez et Kilian Frankiny. Aujourd’hui ces coureurs évoluent dans les formations Deceuninck-QuickStep, Ineos (Geoghegan Hart et Narvaez), Team Dimension Data (O’Connor) et Groupama-FDJ (Vincent et Frankiny).

Au milieu des coureurs pros de Direct Energie et Fortuneo-Vital Concept, on retrouve également Steff Cras, Bjorg Lambrecht, Lennard Hofstede, Ruben Guerreiro ou encore Adrien Costa.

Au départ de Saint-Michel-de-Maurienne, difficile de dégager un favori tant les prétendants à la victoire finale sont nombreux. La première étape, escarpée mais pas montagneuse, permet au Girondin Aléxis Guérin de s’imposer à Cruseilles, au sprint, devant Lennard Hofstede et Jhonatan Narvaez, qui se révèle ce jour-là. Une première hiérarchie se dégage le lendemain sur une étape passant dans toutes les communes de Chambéry Métropole. Harm Vanhoucke (aujourd’hui chez Lotto-Soudal) s’offre cette étape et le maillot jaune sous l’orage, à la Féclaz. Il précède de 22 secondes le groupe des favoris. Le lendemain matin, l’expérimenté Pierre-Luc Périchon (Fortuneo-Vital Concept) s’impose à Modane et Léo Vincent s’empare du maillot jaune de leader. Après trois étapes, neuf coureurs se tiennent en 1’08’ au classement général.

Si Adrien Costa s’offre le contre-la-montre entre Saint-Michel-de-Maurienne et Saint-Martin-de-la-Porte (7,5 km), Enric Mas, 3e de l’exercice, prend le pouvoir avant la dernière étape.Chose rare sur le Tour de Savoie Mont-Blanc, dix coureurs peuvent encore rêver de gagner le général au départ de la dernière étape disputée entre Moutiers et Cluses. Mais Enric Mas est bien l’homme fort de cette édition 2016. Il ne tremble pas dans les ascensions de Roselend, des Saisies et de la Colombière. Il laisse l’étape à Tao Geoghegan Hart avec qui il arrive devant un impressionnant public à Cluses . Le patron cette année-là, c’était bien lui.

« C’était une étape à la fois très belle et très difficile, avec des ascensions spectaculaires, confie-t-il alors à DirectVelo. Il faisait notamment très froid dans les 50 premiers kilomètres. J’ai essayé d’assurer dans l’ascension finale, puis j’ai tenté ma chance. Mais Tao (Geoghegan) est revenu en toute fin de course. Je ne lui ai pas disputé le sprint. Je lui ai dit juste avant l’arrivée que je lui laissais la victoire d’étape. C’est un succès important pour moi. J’espère que cela pourra me permettre de signer dans une belle équipe l’an prochain : pourquoi pas dans le World Tour. On verra bien si j’ai la chance d’y arriver. ».

Enric Mas a rapidement confirmé chez les professionnels. Passé dès l’année suivante chez QuickStep (Klein Constantia en était la réserve), il est devenu l’homme fort de la formation belge pour les courses par étapes montagneuses. L’an dernier, il a terminé à la 2e place du Tour d’Espagne derrière Simon Yates.

Crédit photo : Barbara Covarel – Clic Clac