Le Tour de Savoie Mont-Blanc fête ses 20 ans en 2019. L’occasion de revenir sur des moments qui ont marqué l’histoire de notre épreuve. Nouveau rendez-vous avec Romain Bardet qui a brillé lors de l’édition 2011. L’Auvergnat avait remporté deux étapes : une à la Thuile en Italie, l’autre aux Houches (Haute-Savoie).

Romain Bardet a pris de le départ de Saint-Jean-Maurienne dans la peau d’un favori. Mais « surprise », le leader du Chambéry Cyclisme Formation se présente en Maurienne sous les couleurs de l’équipe de France Espoirs. Le CCF a du faire une croix sur l’épreuve en raison d’un nombre important de blessés. Au sein de l’équipe de France,  Romain Bardet côtoie – déjà – son fidèle coéquipier Axel Domont et Warren Barguil.

Le Russe Nikita Novikov (Itera-Katusha) écrase la course lors des deux premières journées. Il s’offre le prologue puis termine 2e de la 1ère étape disputée entre Chambéry et Bourg-Saint-Maurice (153,6 km). Seul son équipier Pavel Kochetkov le devance dans la cité tarine. Ce jour-là Romain Bardeet est en retrait. Il termine 24e à 3’33 ».

Sur la 2e étape, disputée entre Aoste et La Thuile sur 147,2 kilomètres, il se retrouve à l’avant d’entrée de jeu. « En début d’étape, j’ai surtout protégé Warren Barguil, commente-t-il alors. Ensuite, il fallait surveiller des coureurs comme Laurent Beuret (Atlas Personal) ou Tim Wellens (Omega Pharma-Lotto-Davo). Nous sommes sortis à cinq dans la vallée. J’étais notamment avec eux deux. Nous avons bien roulé et nous sommes rentrés sur les échappés. On était alors plus d’une vingtaine devant. J’avais de bonnes sensations dans la vallée. Le groupe s’est réduit au fur et à mesure de la première montée du San Carlo. A 4 kilomètres du sommet, Axel (Domont, son coéquipier) est parti avec Carlos Verona (Burgos 2016). Derrière, Laurent Beuret a réagi. J’ai sauté dans sa roue. J’ai vu qu’il commençait à craquer alors je l’ai contré. Nous nous sommes retrouvés à trois en tête. Il était important de finir le San Carlo ensemble car derrière, il y avait encore de la vallée avant la montée finale. Il fallait qu’Axel (Domont) soit avec moi pour faire la vallée à fond. Dans cette dernière montée, j’ai accéléré quand j’ai vu qu’on n’augmentait plus notre avance. Avec le vent de face, j’avais vraiment l’impression de buter. J’ai appris que le maillot jaune revenait vraiment fort. Il est vite passé de 2 à 1 minute de retard. Il ne fallait pas se relâcher ».

Il s’offre alors son premier succès sous les couleurs tricolores. « Je n’étais passé pas loin, notamment en juniors, mais ça n’avait jamais marché. Je ne voulais pas encore terminer 2e. J’avais à cœur de me rattraper après l’étape d’hier. J’étais vraiment revanchard ».

Le grimpeur de Brioude (Haute-Loire) remettra ça le lendemain entre Neydens et les Houches. « J’avais prévu d’attaquer dans le final. Je voulais reprendre la 2e place du général. Beuret est en forme mais j’ai remarqué hier qu’il avait du mal avec les gros pourcentages. J’étais plus à l’aise quand ça grimpait vraiment. Dans le final, Axel Domont a roulé pour moi. C’est vrai que c’est un peu dommage car nous avons condamné l’échappée de Rudy (Molard), mais j’espérais toujours faire 2e au général. Il fallait vraiment que j’assure dans le final. J’ai attaqué, Nikita Novikov  est revenu et m’a contré. Nous nous sommes retrouvés un petit groupe pour nous disputer la victoire. Bernard Bourreau était venu filmer les derniers kilomètres et ça m’a bien servi. J’ai fait le final en aveugle. J’ai lancé le sprint aux 300 mètres. Je sais que je suis assez rapide. Je tire un très bon bilan de mon Tour de Savoie. Il n’y a vraiment rien à faire face au Russe. Deux victoires d’étape, c’est un excellent bilan ».

Il terminera 2e de ce Tour des Pays de Savoie et a montré ses qualités en haute-montagne. Depuis, il est devenu l’un des meilleurs coureurs au Monde. Et se présentera sur le prochain Tour de France dans la peau d’un favori.